Le désert a ses oasis, l’Islande ses sources d’eaux chaudes. Paris a ses Matriochka et Madrid ses couteaux suisses. Il y a des taureaux espagnols en Camargue et des blaireaux en plein Washington. Naples a ses amateurs de bortsch et l’Ecosse ses buveurs de whisky irlandais. L’inattendu, les coups de théâtre et les images tombant de la lune ne manquent pas au monde. Heureusement, l’aventure du surprenant et de la folie douce est souvent pertinente et détrône l’histoire ordinaire. En voilà la preuve…
Parisiens d’adoption, habitués des hauts sommets de la finance et des fonctions à particules, Philippe et Valérie Chevrier sont partis il y a 4 ans en quête d’un autre Everest, celui du vrai et des sensations pures. En 2013, ils découvrent un coin de montagne aux portes de Roanne et à 2 pas de Vichy : La Loge des Gardes, une boule à neige et à tyrolienne en plein pays non alpin. Ils rachètent la station, qui devient alors leur Amérique à eux.
Aujourd’hui pro des tintements de cloches et des toboggans dans les arbres, Philippe a bien voulu nous éclairer sur le pourquoi et le comment d’une telle gageure, d’une telle marotte, d’une telle fantaisie qui fait résonner, il faut bien le dire, une douce mélodie dans un monde de hyènes.
Philippe, racontez nous votre parcours :
« J’ai 60 ans et j’ai travaillé toute ma vie dans le milieu bancaire. Je suis un ancien associé de Rothschild & Co, comme l’illustre mari de Brigitte Macron. Il m’a d’ailleurs succédé en 2011… Valérie, ma femme, a 50 ans, et était directrice marketing d’une société d’informatique. Nous avons un enfant et nous vivons à Paris.
Comment en arrive-t-on à acheter une station ?
« Depuis quelques années nous cherchions à avoir une structure à nous qui soit intellectuellement épanouissante, à travailler autour du bois et de la nature. Je suis originaire de l’Allier et nous avons une cabane en bois dans la forêt de Tronçais, où nous allons tous les week ends. C’est dans ce coin là que nous souhaitions investir, et nous investir. Un jour, j’ai reçu un message d’alerte concernant la Loge des Gardes. Avec Valérie, nous sommes tombés amoureux du lieu. Il nous a fallu un an pour établir les tenants et les aboutissants, monter le dossier, trouver le financement…Mais voilà…on vient de clore, gaiement, la 3ème saison d’été… »
Quels ont été les 1ers enjeux ?
« Rénover, racheter du matériel, informatiser les ventes de tickets, sécuriser… Il a fallu un peu tout refaire, notamment la crêperie. Avec 4 téléskis, 2 kms de piste de ski de descente, 15 kms de piste de ski de fond, et un fort développement des activités en été, il n’y a pas vraiment de quoi bailler aux corneilles…Et pourtant, nous avons conservé tous les deux une activité annexe sur Paris. Disons que nos journées sont mixtes et nos tâches variées !! Ma femme s’occupe des réseaux sociaux et de la mise à jour du site internet, tandis que je me charge, avec une équipe de direction, de l’entretien des équipements, des remontées mécaniques et du renforcement du choix dans les pratiques estivales. »
Quels sont les projets pour la station ?
« Axer les investissements sur les 4-10-12 ans, tout en conservant, bien entendu, les activités pour les grands. L’idée est surtout de proposer suffisamment de structures pour que les familles puissent passer tout un après midi chez nous sans jamais avoir à se demander « quoi faire maintenant ». Nous avons introduit les tyroliennes, une nouvelle piste de tubbing, pour plus de sensations, une 3ème est d’ailleurs prévue pour l’été prochain. Les karts s’ajoutent aux trottinettes, et les quads électriques aux quads traditionnels pour les 6-12 ans. Et nous avons aussi un projet de canon à neige pour l’hiver, avec de la neige de culture, c’est-à-dire juste de l’eau et de l’air, pour préserver l’environnement. Nous avons beaucoup d’investissements à faire et nous allons organiser des levées de fonds, qui, nous l’espérons, intéresseront vos lecteurs. Nous avons besoin de tous pour continuer à faire de cette station un petit paradis montagneux en plein cœur de l’hexagone… »
Skier aux portes de Roanne, s’envoyer en l’air dans les arbres et s’octroyer une bouffée d’air pur dans nos vies citadines a peut être un prix, celui de devenir un business angel ou un investisseur providentiel… Soyez attentifs comme nous le serons car le jeu vaut bien quelques chandelles.
+ d’infos :
www.logedesgardes.com