On sait bien qu’un homme peut en cacher un autre, voire plusieurs, parce que sa nature est ainsi faite, multiple et repositionnable.
Il n’est pas rare qu’un pure misogyne adore cuisiner, un catalan peut construire des châteaux en Espagne, un lanceur de javelot se mettre au chant grégorien et rien n’empêche un chat de dormir en chien de fusil. Point n’est besoin (sauf dans le cas du misogyne peut-être) de séparer le grain de l’ivraie. On peut être, avec l’envie, le temps, et l’accord du code pénal, à peu près tout ce que l’on veut dans la vie.
C’est un homme de ce genre que nous avons rencontré, un de ceux qui ne s’arrêtent pas en si bon chemin, qui vont chercher l’alpha et l’oméga, et qui remettent leur titre en jeu.
Jean-Philippe Zappa, costellois de 51 ans, a été, et continue d’être, tour à tour, lobbyiste, communicant, chargé de mission, écrivain, biographe, conseiller politique, chroniqueur… Il a fait de l’ombre d’autres hommes son terrain de jeu éclairé. Professionnel de la présence discrète, prompteur de ceux qui s’affichent, plume de ceux qui se racontent, il a accepté d’être mis en lumière et de parler, enfin, un peu de lui. Un peu seulement car on ne passe pas en un tournemain et sans un peu d’exercice, des coulisses à la scène, de la théorie à la pratique et de l’entrée de service à celle des artistes.
Son actualité littéraire est dense puisque son dernier livre, « L’homme qui fait briller les étoiles », est sorti en novembre 2017. Le prochain, « Je suis né à 17 ans », arrivera chez nos libraires le 15 février. Pourtant, le voilà déjà parti ailleurs pour voir s’il s’y trouve…
Itinéraire d’un homme fourmillant à la carrière prolifère…
Jean-Philippe, vous qui adorez parler des autres, que pourriez vous nous dire de vous et de votre parcours?
J’ai grandi à Roanne et suis parti faire mes études à Lyon puis à Paris Sorbonne, où je me suis spécialisé en information et communication. J’ai été formateur indépendant, puis nous avons fondé, avec Magalie Petelet, l’agence de communication « Les enfants terribles », que nous avons dirigée de 97 à 2007. J’ai ensuite travaillé à Paris, dans le domaine politique et le lobbying. J’ai été attaché parlementaire, chroniqueur au Journal du Parlement, délégué général de l’association « culture papier » puis conseiller auprès du président du Conseil Départemental de la Loire. Depuis le mois de décembre, je travaille à nouveau à Paris pour l’Union Nationale des Industries de l’Imprimerie et de la Communication, avec laquelle j’ai fondé Culture Papier.
Vous êtes également l’auteur de quelques livres…
Oui, j’ai écrit des essais sur l’environnement, sur l’adoption, ou encore des ouvrages politiques, comme
« La démocratie immature ». J’ai toujours été passionné par la politique, ses rouages, ses coulisses. Et j’aime par-dessus tout écrire des biographies, surtout celles de ceux qui sont partis de rien. Je suis fasciné par les gens modestes qui scénarisent leur destin et transforment un départ difficile en force positive pour dépasser leur condition.
Comme « L’homme qui fait briller les étoiles », sorti en novembre chez Plon?
Oui. Le livre retrace le parcours de Gérard Moulévrier, célèbre directeur de casting. Je suis très ami avec Ludovic Berthillot (acteur-réalisateur roannais, cf le BQC N°7). C »est lui qui m’a présenté en annonçant à Gérard : « Je te présente le mec qui va écrire ta vie »…. ou comment naît-on fils de garde barrière d’un village des Deux-Sèvres pour travailler aux côtés de Claude Berri ou de Milos Forman, et découvrir des pointures telles que Juliette Binoche, Michèle Laroque ou Audrey Tautou…
Vous changez encore de registre avec « Je suis né à 17 ans », qui paraîtra le jour de votre anniversaire en février ?
Oui, le 15. C’est un livre co-écrit avec Thierry Beccaro, un témoignage intime et puissant sur son parcours d’enfant battu. Des moments d’écriture, je garde des souvenirs bouleversants, émouvants et vertigineux. L’aventure s’est révélée tellement belle que nous écrivons actuellement le Seul en Scène tiré du livre, sur un ton toutefois beaucoup plus léger. Thierry a d’ailleurs promis qu’il viendrait le jouer à Roanne !
Vous aimez, donc, être là où on ne vous attend pas ?
Disons que j’ai envie de m’amuser. Pour l’anecdote : j’ai même été figurant sur la série Sam… Je suis peut-être, qui sait, à un tournant de ma carrière… Nous sommes d’ailleurs, avec Ludo, en train de travailler sur 2 scénarios… Mais je ne lâche pas l’écriture pour autant et les projets ne manquent pas, notamment celui avec l’un des humoristes préférés des français et une pièce de théâtre coécrite avec Pierre Delavène (directeur général des prestigieux cours Cochet)… La nuit est jeune, la fête a à peine commencé et j’ai encore plein de choses à faire…