Un regard qui ne lâche rien. Comme une mâchoire de chien de catégorie. Même pas peur, trop de douceur. Des textes fébriles et percutants. Des sons électro du 3ème type. Une gestuelle borderline. Halètements et uppercuts. Mots chahutés et rapport physique à la musique… Rencontre avec Hervé, auteur-compositeur-interprète de Mélodie FC, avant son concert du 29 octobre aux Mardis du Grand Marais. Pas d’imposture, ça sent le vrai, le tout ou rien, l’intensité et la morsure de l’émotion.

Après ton 1er EP de 6 titres sorti sur le label Initial (Clara Luciani, Eddy De Pretto, Angèle…) la presse te décrit comme la synthèse Bashung/Daft Punk… tu en penses quoi, toi ?
J’ai toujours fait le grand écart entre les deux et c’est ce que j’ai le plus écouté. Alors, s’il faut mettre une étiquette, pourquoi pas. Mais moi ce que je veux, c’est mixer deux mondes : la chanson et l’électro. Des mots qui tapent le plus possible, le tendeur à fond, et du son.
Et toi, qui es-tu ?
J’ai 27 ans, j’ai grandi entre Trappes et Versailles, d’un côté les champs, de l’autre la ville. J’ai fait beaucoup de foot, et beaucoup de musique dans ma chambre. J’ai la même meuf depuis 10 ans, les mêmes potes depuis 15, et, toujours, le besoin d’écrire et de composer.
Quelle est la question qu’on ne t’a jamais posée mais à laquelle tu voudrais répondre ?
Si je veux faire çà toute ma vie… Là, je suis dans la période des 1ères fois, être validé par le monde de la « French Touch », comme Alex Gopher, est un cadeau, et tout le monde est bienveillant. Mais je sais que tout çà est volatile, et on ne connaît pas la santé mentale des icones, même si je n’en suis pas une. Si je reste authentique, tout va bien… je préfère être vraiment aimé par 10 personnes qu’adulé par 10 000 parce que j’ai des baskets à la mode.
Tu as un style atypique d’ailleurs, très anglais, très Manchester : la musique ou le foot pour survivre…
C’est vrai, j’ai un rapport particulier avec Manchester, j’ai beaucoup joué là-bas avec mon groupe Postaal. L’âpreté anglaise colle à mon histoire personnelle. Ken Loach est une grosse référence pour moi, comme Billy Elliot, l’iconographie sous Tatcher ou Primal Scream et l’album Screamadelica, parfaite synthèse du rock et de l’acid house.
Qu’est-ce-qui te fait vibrer ?
L’automne, je kiffe cette période, les endroits où la vie est aussi belle que dure, les ambiances grises. J’aime la solitude, mais je découvre le travail en équipe. J’adore prendre le train, c’est toujours là que je finis mes textes. Pour l’album du printemps 2020.
A ce sujet… quand on tape Hervé sur un moteur de recherche, on tombe sur Hervé Vilard. Tu te laisses combien de temps pour que ça change ?
Un an, c’est bien un an… Et on reparlera de ma santé mentale…
