Torréfacteur de père en fils
C’est encore une histoire familiale, plus que centenaire, que nous raconte Jérôme Thivoyon. En 1893, son arrière-grand-père ouvre à Machézal une épicerie fine qui annonce en vitrine, entre autres délicatesses, « vins fins et liqueurs ». Il fait du café une spécialité et, bientôt commence l’aventure odorante de la torréfaction. La boutique est plus tard installée par son fils au Coteau, qui en ouvre une seconde à Roanne, au « carrefour », l’actuelle rue Jean Jaurès. C’est lorsque le père de Jérôme prend la suite qu’il décide de n’en garder qu’une, cette dernière, idéalement située en face des Dames de France, et de se consacrer exclusivement aux cafés et aux thés. Nous sommes dans les jeunes années 60.
Deux boutiques, deux identités
En 1983, lorsqu’est créée cette plaque tournante des métiers de bouche que sont les Halles Diderot, la boutique Thivoyon y trouve immédiatement sa place. Celle du centre est désencombrée de ses machines à torréfier, qui s’installent elles au coeur des halles. C’est là que Jérôme, arrivé en 1986, transforme chaque jour les grains de café reçus à l’état brut, dans des sacs de toile emblématiques de 60 kgs. Là qu’il vend son café torréfié, d’une vingtaine de races botaniques différentes et moulu « sur-mesure », plus de 150 thés, blancs, noirs, verts, natures ou parfumés, ainsi qu’une gamme alléchante de chocolats de la marque stéphanoise « Weiss ». Sans oublier le comptoir de dégustation. Sa femme Corinne tient quant à elle la boutique-salon de thé de la rue Jean Jaurès, qui propose en plus une collection raffinée de services à thé ou café.
Une torréfaction artisanale
Les pays producteurs, comme le Mexique, le Costa Rica ou l’Ethiopie, sont forcément situés entre les deux tropiques, en zone chaude et humide, car si le Robusta est, comme son nom l’indique, assez résistant, l’Arabica, qui pousse en altitude, ne supporte lui pas le gel. Le fruit, qui ressemble à une cerise, est récolté à la main, puis dépulpé à l’eau et séché au soleil ou dans de gros cylindres. C’est ainsi que Jérôme reçoit son café, encore vert, à lui de lui donner sa couleur « robe de moine » caractéristique et de faire des assemblages qui feront sa signature. La torréfaction se fait en douceur, sans violenter les arômes, et il en va de même pour le refroidissement. Le spectacle est gratuit, le temps d’un café, et les odeurs nous mettent sur la voie des grands crus.
Que ce soit aux Halles ou à la boutique centrale, les coffrets ou paniers cadeaux, prêts ou à composer, vous permettront d’offrir, ou de vous offrir, une certaine idée du roannais, celle de l’artisanat talentueux. Encore une bonne raison d’avoir une fierté bien placée. Alors ? Thé ou café ? Chez vous ou chez moi ?