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Portrait

Véronique Brun

6 février 2025 6 février 2025 Alexandra TISSOT934 views

Artiste peintre et sculptrice

LE RÈGNE ANIMAL

C’est un talent, déjà, que de savoir observer. Se taire et ne pas interférer. Se comporter en composante du vivant sans en altérer l’ordre. Être témoin de cet équilibre, fragile certes depuis que l’homme hasarde de perdre à vouloir trop gagner, de cette gestuelle millénaire, de cette danse perpétuelle répétée avec une telle précision exemplaire. Intégrer, peut-être, que la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure et que tout grand peut avoir, c’est certain, besoin d’un plus petit que lui. Dans cette nature dont nous nous éloignons, constater qu’aucune grenouille ne veut jamais se faire aussi grosse qu’un boeuf, qu’aucun flatteur ne vit aux dépends de celui qui l’écoute, pas plus que les jugements d’une cour ne nous rendent blanc ou noir, selon que nous soyons puissant ou misérable. Réaliser bien sûr, sans qu’il nous serve de courir, que les fables ne s’appliquent qu’aux hommes, et que les animaux sont là pour les instruire. Que, de mémoire d’éléphant, jamais aucune hyène, pourtant si mal famée, n’a ourdi de plan macabre pour envoyer à la mort, dans des wagons plombés, une multitude hagarde d’êtres vivants brisés.

C’est un talent, aussi, que de se laisser habiter, gagner par cette force essentielle, qui butine et essaime, fait l’interconnexion des écosystèmes, façonne les paysages abritant la biodiversité, aère et fertilise les sols, créant des réactions en chaîne indispensables à la vie humaine. Tout cela sans en attendre d’oscars, de couronnes ou de boniments. Mais avec une telle grâce et une telle aisance que c’en est saisissant, pour celui ou celle ayant le talent de l’instant. Le talent de suspendre son souffle à la chance qui nous est donnée, quand la patience est récompensée, d’assister au ballet de ce secret bien gardé. Dans un respect qui nous honore et nous ouvre, bien plus sûrement qu’un calibre 12 ou qu’une meute excitée par les cris d’un cor, les voix du sacré.

Véronique Brun, artiste peintre et sculptrice animalière, ajoute à ses talents de contemplation et d’humilité celui de rendre compte de la beauté spontanée. Sur toile ou en modelant de la pâte à papier, elle fait surgir de l’ordinaire, que nous ne savons plus voir, un extraordinaire taillé dans notre histoire. Du taureau préhistorique à la poule domestique, du maître de l’esquive à ses proies encore vives, le règne animal à travers elle se livre, dans un rapport presque chamanique, jouant des harmonies et des dissonances qui font l’équilibre du monde.

La connexion silencieuse

Elle a toujours été l’artiste de la famille, celle qui nage à contre-courant et se laisse guider par l’intuition. Née en 1963 à Crémieux, dans l’Ain, Véronique se souvient avoir passé son enfance à peindre et à dessiner, inspirée sûrement par sa grand-mère Joséphine, dont la flamme créative s’était éteinte dans le mariage, et son peu de liberté, au temps béni des destins féminins tout tracés. Mais, nul ne peut effacer sa nature profonde et, dans un sursaut artistique, elle lui apprend un jour à dessiner une rose. Un geste de transmission fondateur que Véronique honorera plus tard en signant ses premières œuvres du J de Joséphine qui, à travers elle, aura fini par oser.  Petite, elle vit entourée de chiens, de chats, et découvre, sans le verbaliser encore, le charme simple et tout l’amour dont ils sont capables. Elle se remémore avoir parlé longuement, lors d’un mariage, à un renard empaillé, dont la version vivante est restée depuis son animal fétiche.  Elle se souvient encore être revenue d’un voyage scolaire avec un bengali dans une cage minuscule, ses 10 francs en poche ne lui permettant aucun luxe, puis avoir fait la vaisselle pendant des semaines afin de lui offrir une geôle plus confortable. Mais, on n’est pas sérieux quand on a 10 ans, l’oiseau est mort par négligence. Elle s’est alors juré de ne plus enfermer aucun de ses congénères. Plus tard, elle loupe le concours d’entrée aux Beaux-Arts et, vexée, ne le repasse pas. Mais ses parents n’ont pas les moyens de lui payer une école d’art alors, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle s’inscrit à la fac de Saint-Etienne, qu’elle délaisse vite en faveur de la fête. Une formation la mène dans le monde fabuleux de la grande distribution, à mille lieux de ses châteaux en Espagne. Mais c’était sans compter les rencontres dont la vie est aussi faite.

La liberté instinctive

Véronique croise le chemin d’un décorateur sur bois, et c’est par ce biais là qu’elle retourne à la création. Elle se remet à la peinture, sous forme de miniatures, des tableaux de 3x4cm qui lui permettent de développer son acuité visuelle et un don certain pour le travail du détail. Elle commence les expositions, les formats se font plus grands, et c’est parti, enfin, pour la vie d’artiste. Nous sommes en 1995 et les animaux, de tous poils, de tous crins, de toutes plumes et de toutes écailles, trouvent une portraitiste dévouée. Le sujet s’impose à elle, parce que sa noblesse est évidente et qu’elle l’observe depuis toujours. Davantage même : elle la ressent, suffisamment pour que le mouvement de la vie imprègne chacune de ses œuvres.  De l’aigle à l’affût au renard bondissant, de l’oiseau chantant au loup avançant à ses pas, le dynamisme de l’instant présent crève la toile. Sans plan de carrière, elle sillonne les expos et salons de France et se prend à aimer ce rythme marginal, constellé de rencontres nourrissantes. Il lui faut un lieu pour créer, un lieu en pleine nature où l’inspiration serait partout, et c’est dans le petit hameau de La Tuilière, près de Saint-Just-en Chevalet, qu’elle le trouve. Elle ne l’a pas quitté depuis, si ce n’est pour faire voir du pays à ses protégés. Ceux qu’elle peint à l’aquarelle, pour la lumière et la transparence, à l’encre ou à l’acrylique, dont elle dilue les pigments plus incisifs. Elle s’essaie à l’étude documentaire, soit la représentation de l’animal tel qu’il est, mais préfère décidément l’étincelle de vie que son interprétation confère à ses créations. Car elle travaille à l’instinct, après de longues périodes d’observation, dans les parcs animaliers, les associations spécialisées ou encore la nature environnante. Et, elle qui s’est longtemps pensée illégitime, croit aujourd’hui au génie de cette impulsion qui, à travers elle, exalte l’élan vital qu’elle a su capter. Sa peinture, tantôt figurative, tantôt graphique, trouve vite son public et lui permet de vivre sa liberté. Jusqu’à ce que, il y 5 ans, l’inspiration se tarisse, du jour au lendemain. Comme si elle avait subitement épuisé cette forme d’expression artistique. Elle a envie d’autre chose et, toujours guidée par un instinct tenace, laisse sa force créatrice explorer d’autres chemins.

De la peinture à la sculpture

Véronique veut subitement être en contact avec la matière et se met à modeler de la pâte à papier sur un squelette en grillage. Lorsqu’elle commence, elle ne sait pas ce qui sortira de cette forme d’écriture automatique, presque pulsionnelle. Une bête à cornes se profile, comme une résurgence d’art pariétal, une inspiration du fond des âges, une convocation du monde sauvage dans un présent saturé d’artifices. Elle donne corps, avec un procédé de réalisation inconscient, à des fresques primitives, et, une fois encore, à sa connexion intime avec la nature. Elle patine ensuite ses sculptures animalières de bronze, pour une teinte verte, ou d’acier rouillé, pour une teinte marron et, toujours prête pour l’inattendu, allie la technique à sa part d’harmonie et de désordre. Ses créations, légères et lestées, pleines et figuratives, semblent sortir de la grotte pour nous rappeler la filiation de l’humanité, ces liens, qui, qu’on les respecte ou non, nous ramènent à la terre, à son histoire, à notre histoire. Pour l’heure, c’est vrai, Véronique ne peint plus, mais qui sait de quoi demain sera fait. De grands formats peut-être, de rocaille ou art du faux bois auquel elle s’est formée, de land art dans son jardin secret, ou de tout à la fois. En attendant les surprises de la vie, Véronique est une fidèle du marché de la création sur les quais de Saône à Lyon, tous les dimanches matin. Elle y expose ses sculptures, tout comme ses planches illustrées ou ses cartes postales, des reproductions d’aquarelle, technique à laquelle elle s’est tant adonnée. Nous donnant à voir la beauté magistrale, la dimension presque mythique de cette vie animale qui, en dépit de ce que l’humanité lui fait subir, de domination et d’industrialisation, nous survivra à force de résilience.

42830 La Tuilière
vero.artistepeintre@gmail.com
www.veroartistepeintre.wordpress.com

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Alexandra TISSOT6 février 2025

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